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vendredi, 13 mars 2009

Juste après...

La dernière fois que j'ai aimé, je me sentais pousser des ailes. C'est la force de cet amour qui me poussait à la rencontre de l'autre, des autres. Je pouvais alors à mon tour donner tout cet amour qui débordait de moi pour aider, soutenir, secourir, écouter, aimer à mon tour.

Puis l'amour s'en est allé. Mes ailes se sont coupées. Comme après un bon coup de poing dans le ventre, on se replie sur sa douleur et on attend que cela passe. Je me suis alors dit qu'il restait 11 mois et demi pour rendre cette année 2009 plus agréable et heureuse qu'elle n'avait commencé. Cela ne pouvait démarrer pire, me suis-je alors dit...

Et puis nouveau coup dur. Nouvelle souffrance. D'un tout autre ordre mais identique à la fois.

J'ai compris avec sa disparition que ma frangine m'a livré l'essentiel. Elle m'a fait accepter chaque membre de la famille tel qu'il est. Tout en amour, en tendresse, en gentillesse, elle a amené les autres vers moi, et je sais qu'elle m'a aussi amenée vers eux. Elle avait une telle capacité d'écoute, une telle compréhension de l'âme, de l'essence des personnes. Elle était si riche de tout cet Amour qu'elle n'a pas pu donner à un homme ou des enfants, mais qu'elle nous a donné à nous, sa famille.

Elle me manque tant. Je pensais que nous avions encore tout le temps pour parler de son enfance, de son passé. De ses sorties chaperonnées, de cette époque des années 50 et 60 qu'elle a vécue avec les aînés et où moi je n'existais pas. J'aurais aimé qu'elle me raconte le désert. Je rêve tant d'aller au désert. Elle a passé tant d'années là-bas avec les plus pauvres d'entre les pauvres. Que d'aventures humaines et d'expériences merveilleuses et certainement difficiles aussi elle a dû vivre... J'en saurais plus par les aînés. Mais il me manquera toujours son sourire, sa façon de dire les choses avec un humour permanent, quelles que soient ses difficultés et ses souffrances. Elle était mon exemple.

Elle a créé un pont entre les aînés et moi. Sans elle, je vivrais totalement hors de la famille comme mon frère. Par elle, je sens que désormais les liens existent et ne demandent qu'à se resserrer. Enfin, on peut se parler. Enfin, on commence à se comprendre et à s'accepter comme différents. Enfin, on commence à s'aimer. Je sens de ouveau les ailes qui me poussent et c'est en partie grâce à elle.

Il aura fallu nous retrouver dans ces pénibles circonstances pour goûter à nouveau au plaisir d'être ensemble, autour de ma maman pour qui rien n'est plus important que cette unité familiale. Elle le savait...

Merci Sister.

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